LEE Hyunjoung 이현정
Diplômée en arts visuels à l’Université de Sejong en Corée du Sud, Lee Hyun Jong développe des séries de paysages à l’encre, issus de souvenirs de son pays natal qu’elle mêle à des projections rêvées de lieux vastes et irréels. La ligne d’horizon unique y est remplacée par une multitude de lignes parallèles et sinueuses, qui se dédoublent et s’accumulent comme des strates géologiques ou des rides de sédiments, conférant une grille de lecture à ces vues aériennes sans échelle ni proportion.
Tendant à l’abstraction, le détail est évacué au profit de la sensation d’infini et de la nature incertaine de l’élément figuré : une vague pourrait tout aussi bien être une montagne. Entre chaque tracé ininterrompu, le blanc laissé vacant du papier n’est pas un blanc inactif. Il correspond à l’idée, très largement répandue dans la pensée taoïste du vide et du plein, que l’intervalle est ce qui fait la connexion entre les objets visibles. Et c’est précisément après un temps de silence, pointe Lee Hyun Joung, qu’une ligne jaillit : quelque chose advient sur fond de rien.